Nous vivons une période singulière. Vertigineuse.
Le confinement impose à ceux qui travaillent de chez eux, ou ne peuvent plus travailler, un changement complet de rythme de vie. Il impose aux couples de gérer avec un autre beaucoup plus présent et aux personnes seules de subir leur solitude plus encore qu’à l’habitude. Il impose aux parents de retourner à l’école et, à tous, de faire face à une privation de liberté qui, si elle a du sens, n’en est pas facile pour autant. Nos rapports à nos proches, nos amis, nos voisins et, plus généralement, à l’autre sont modifiés. Nous sommes submergés d’informations, la consultation d’internet et des médias est devenue, pour beaucoup d’entre nous, un des piliers de nos journées. Nous nous inquiétons pour notre santé, nos proches, notre avenir et de grandes questions se posent sur l’après, la société que nous retrouverons et les choix que nous devrons faire…
Et alors que nous nous habituons tant bien que mal à ce nouveau quotidien, comment gérer l’incertitude? L’inquiétude face à la maladie, face à ses conséquences sociales et économiques? Et, bientôt, l’inquiétude face au déconfinement? Le temps ? Le changement dans nos rapports aux autres trop proches ou, au contraire, trop lointains? La privation de liberté? Notre rapport à nous-même et à nos émotions que nous n’avons pas l’habitude d’appréhender tant nous sommes pris dans nos automatismes?
En tant que professionnelle, amie, membre d’une famille, de la société, j’entends les questions qui se posent et beaucoup d’entre-elles font écho à celles que je me pose moi-même…
Cette série d’articles sur le confinement est née de là. Il ne s’agit pas d’apporter des réponses ou des solutions. Les temps que nous vivons nous sont inconnus. Il n’y a pas de mode d’emploi pour ce que nous sommes en train de traverser, pas de règle universelle et nous affrontons tous différemment ces changements profonds. L’idée ici est de partager des pistes, des réflexions, des idées pour faire face du mieux possible, ensemble.
L’épisode un de la série est par là : Le quotidien
Belle initiative! Cela m’évoque aussi la question de comment communier avec les autres ?ou de comment faire société ? Nous respectons le confinement pour les autres et pour nous justement. Cependant, être seul ou en famille ou en coloc mais coupés des autres pose la question de cette communion. Se sentir seul ou isolé dans ce mouvement collectif est à la fois paradoxal et interroge.